Handicap et maintien dans l’emploi : comment se déroule un aménagement de poste de travail ?
Depuis la loi de 2005 relative à l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés, les entreprises de plus de 20 salariés ont pour obligation de compter 6% de personnes du statut de Travailleurs Handicapé au sein de leur effectif. Effectivement, on considère qu’au moins 15% de la population est en situation de handicap. Certains métiers, certaines missions ne sont pas forcément accessibles du fait des capacités des salariés. C’est la raison pour laquelle des aménagements de poste de travail existent afin de combler l’écart entre les capacités d’un travailleur en situation de handicap et les missions qu’il doit réaliser.
La prise en compte du handicap au sein de l’entreprise
La prise en charge d’une situation de handicap au sein d’une entreprise nécessite l’implication de plusieurs acteurs : le salarié, l’employeur et la médecine du travail. Afin que l’aménagement de poste de travail soit pérenne, il est impératif que toutes les parties interviennent et soient volontaires. Si le salarié ou l’employeur ne le sont pas, il est difficile de mettre en place un quelconque aménagement.
Prendre en compte le handicap au sein du lieu de travail passe d’abord par l’identification d’un besoin : celui du salarié. Si ce dernier exprime des difficultés à accomplir certaines tâches (soulever des objets lourds, par exemple) ou des difficultés à se tenir à son poste de travail (à cause d’une assise inadaptée, par exemple), alors il est important d’intervenir. La médecine du travail peut signaler, au cours d’une visite médicale, une limitation physique. Il en va de même pour l’employeur qui fera valider le besoin par le médecin du travail.
Aménagement de poste de travail pour travailleur handicapé
À partir du moment où un besoin d’aménagement de poste est identifié, plusieurs étapes sont mises en place pour lui proposer un aménagement sur mesure, permettant de réduire l’écart entre ce dont il est capable et les missions qui lui sont assignées. Il s’agit d’un processus pouvant prendre plusieurs semaines, du signalement jusqu’à l’installation du matériel, cependant, il permet de garantir un maintien dans l’emploi stable et durable.
Le signalement de la médecine du travail
La médecine du travail est bien évidemment un acteur incontournable dans l’identification des besoins d’un salarié lorsqu’il s’agit de** limitations liées à un poste de travail.** C’est d’ailleurs bien souvent la médecine du travail qui signale à Cap Emploi la nécessité de prendre en charge une situation. C’est au médecin du travail de définir des contre-indications en fonction de l’état de santé du salarié et d’indiquer si le poste et les missions sont compatibles ou non. Si les signalements dans l’emploi sont généralement effectués par la médecine du travail, il arrive également que ce soit l’employeur du salarié, le référent handicap ou plus globalement un salarié officiant aux ressources humaines, qui prenne en main directement la situation et signale auprès de la médecine du travail l’état de santé du salarié. Enfin, il est bon de rappeler qu’un salarié peut également être à l’origine du signalement.
La visite du poste de travail
Après un premier échange téléphonique entre le chargé de mission Cap Emploi et le salarié concerné, une visite sur site est organisée afin d’observer l’environnement de travail du salarié. Cela se fait avec l’accord de l’employeur qui peut d’ailleurs être présent pendant cette visite.
Au cours de cette visite sur le lieu de travail du bénéficiaire, l’agent Cap Emploi observera plusieurs aspects : - les équipements mis à disposition du salarié ; - la posture de travail ; - les différents mouvements exécutés ; - la disposition de l’espace de travail ; - et plus globalement l’environnement de travail du salarié (open-space, bureau fermé, bruyant, silencieux etc…).
Une fois cette analyse effectuée, un compte-rendu est émis, détaillant le contexte dans lequel le salarié évolue, la problématique qu’il rencontre et les potentiels aménagements de poste de travail.
L’aménagement de poste en tant que tel
En ce qui concerne l’aménagement de poste de travail, ce dernier peut prendre de nombreuses formes qui doivent être adaptées aux besoins du salarié.
On distingue principalement deux types d’aménagements : - L’aménagement matériel : sans doute le plus courant, il consiste en l’achat de matériel spécifique (sièges de bureau avec réglages, logiciels ou équipements adaptés) - L’aménagement organisationnel : sous forme de tutorat, d’aide humaine, ou « managérial » en proposant une modification de l’organisation de travail du salarié (ex : nouvelles missions, possibilité d’effectuer du télétravail)
D’autres aménagements ne relevant pas de la situation de travail pourront être proposés : mise en place de transport adapté par exemple.
Par ailleurs, un regard pourra être apporté sur les questions d’accessibilité des locaux de l’entreprise qui restent une obligation de l’employeur.
En ce qui concerne les aménagements de postes, la médecine du travail est toujours décisionnaire et c’est à elle de valider les préconisations proposées par le chargé de mission Cap Emploi.
Une fois la validation de la médecine du travail obtenue, Cap Emploi peut aider l’employeur à choisir un fournisseur de matériel, qui pourra effectuer des phases de test pour que celui-ci soit validé en situation de travail. Les professionnels du secteur mettent généralement à disposition le matériel pour une durée de deux semaines et s’occupent de l’installation et de la prise en main du matériel.
Lorsque le matériel correspond aux besoins du salarié, un plan de financement est établi afin de déterminer le coût de l’aménagement de poste de travail, puis ce dernier est transmis à l’employeur.
Une fois le poste aménagé, Cap Emploi effectue un suivi de la situation à 3 mois après la clôture du parcours, puis à 6 mois et plus si besoin, sur une période de 18 mois.
Qui prend en charge le coût du financement d’un aménagement de poste de travail pour personnes en situation de handicap ?
Cap emploi peut à la demande de l’employeur, par le biais d’un mandat d’intermédiation, déposer une demande d’aide auprès de : - l’Agefiph (Association de Gestion du Fond pour l’Insertion Professionnel des Personnes Handicapées), pour le secteur privé. Le FIPHFP (Fonds pour l’Insertion des Personnes Handicapées dans la Fonction Publique), pour le secteur public.
Ces organismes financent des actions favorisant l’insertion et le maintien des personnes reconnues travailleur handicapé.